Boris Vallaud
Il y a des jours qui font avancer l’histoire. Ce jour où la France, par la voix du Président de la République, reconnait l’État de Palestine en est un.
Cette reconnaissance est un geste puissant et fort que les socialistes demandent depuis longtemps. C’est une revendication du Parti socialiste depuis François Mitterrand et son discours devant la Knesset en 1982.
Cette reconnaissance doit donner de la force au droit, elle est d’ailleurs d’autant plus importante que si nous n’agissons pas maintenant, nous craignons qu’il n’y ait plus grand chose à reconnaître d’ici quelques mois compte tenu des bombardements massifs et continus de l’armée israélienne contre la population civile de Gaza et de la poursuite de la colonisation en Cisjordanie.
La reconnaissance de la Palestine n’est pas seulement un acte symbolique. C’est un geste politique. Un appel à la responsabilité de chacun. Un pas concret vers le cessez-le-feu, la libération des otages et la paix. Un pas vers la solution la plus juste, la solution à deux États vivant côte à côte dans la sécurité.
Reconnaître l’État de Palestine est aussi la meilleure manière d’isoler le Hamas qui prospère sur l’incapacité du monde de trouver le chemin de la paix. Réaliser enfin la solution à deux Etats, permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix et en sécurité est le meilleur moyen d’en finir avec ce groupe terroriste. Ce n’est pas une rétribution faite au pire pogrom de l’histoire israélienne : c’est au contraire reprendre le fil d’Oslo, abandonné de tous mais qui est la seule solution pour en finir avec le cycle de violence et de mort.
Mais cela ne sera pas un acte suffisant.
Cela ne permettra pas de stopper le génocide en cours à Gaza, contre lequel il faut impérativement accentuer la pression faite sur le gouvernement israélien, en particulier économiquement. Cela ne libérera pas les otages israéliens, cela ne guérira pas les plaies.
Mais cette reconnaissance est un espoir, une lueur sur laquelle construire l’avenir.
